" J’ai vécu mon rêve de signer pro à St-Raphaël " : l’enfant du club Martial Caïs en route pour le Portugal

Du pôle espoirs de Boulouris à l’équipe pro du Saint-Raphaël Var handball en passant par le centre de formation... Martial Caïs (23 ans) va quitter son club de cœur après six saisons de Starligue. Une histoire qui aura duré moins longtemps que prévu pour l’ancien "Bleuet", la faute aux blessures.
Passer professionnel à Saint-Raphaël, était-ce votre objectif?
Oui, clairement. Depuis tout petit, je voulais être sportif professionnel. Avant, c’était rugbyman. Quand je suis venu dans la salle en sachant que j’allais rentrer au pôle espoirs, c’est devenu un rêve. J’ai eu la chance de faire mon premier match chez les pros à 16 ans. Il y avait déjà Raph (Caucheteux), Arthur (Vigneron) et Jo (Mapu).
Ce premier match, est-ce votre meilleur souvenir?
Il y a mon premier tournoi de préparation, quand je suis parti avec les professionnels à l’âge de 16 ans. Ma première prépa estivale a été un de mes plus beaux souvenirs. Puis il y a mon premier match avec les pros à Saint-Raph. Un huitième de finale de Coupe contre Dunkerque (1er février 2020). Je rentre cinq minutes, je mets mon premier but en match officiel. C’était incroyable.
Puis arrivent les premières blessures dès votre premier contrat pro en 2023…
Ma saison est assez complète jusqu’en mai. Je me fais une fracture de fatigue des branches ischio-pubiennes. ça découle sur une pubalgie. Et, là, c’est un peu le début des emmerdes. Je fais une première opération en 2023. Pendant huit mois, je suis out avec des tentatives de reprises où ça me fait mal. Je me suis fait opérer une deuxième fois en novembre.
Avez-vous trouvé des explications à ces blessures?
J’ai toujours mis l’hygiène de vie au centre de ma carrière: nutrition, sommeil, hydratation… Je pense que cela vient de la charge de travail que je m’infligeais. J’ai toujours aimé en faire plus en termes d’entraînement. Je n’arrivais pas à me canaliser et à me reposer. J’aurais dû plus écouter mon corps.
Depuis votre retour en février, on vous sent libéré (14 buts en 11 matchs). Avez-vous la même impression?
Pour la première fois depuis trois ans, je n’ai plus de douleurs. Je suis enfin à 100%. Dans la tête, c’est incroyable.
Comment avez-vous géré cette saison dans l’incertitude, entre blessure et non-prolongation?
Ça a été super compliqué. J’ai vécu mon rêve de signer pro ici. Saint-Raph, c’est mon club de toujours… J’apprends que je ne suis pas prolongé quelques jours avant de me faire opérer. Je me suis posé des questions car, pendant quatre mois, j’étais hors des radars. On ne pouvait pas me proposer de club car je ne jouais pas. Je ne me suis pas laissé abattre. Je me suis reposé sur ma famille. J’ai essayé de passer à autre chose avec l’expérience de la première blessure où je n’avais pas réussi à accepter la situation.
Auriez-vous aimé rester ici toute votre carrière?
Je ne sais pas. Mais au moins aller au bout du projet. Depuis quatre-cinq ans, on vise la coupe d’Europe. Tu vois qu’on y arrive et tu dois te dire que tu ne la joueras pas. Ce sera peut-être ma plus grande tristesse. C’est assez dur à encaisser.
À quoi va ressembler l’après-SRVHB?
J’ai signé à Povoa au Portugal (9e en D1). J’espère avoir du temps de jeu pour me reconstruire, rejouer, découvrir une autre culture handballistique, un autre pays… Je pense que cela va me faire du bien. Le club a un beau projet. Il vise la cinquième place européenne. Il y a des grosses équipes dans le championnat: Sporting, Benfica (futur club de son coéquipier Rangel Da Rosa), Porto. J’étais ouvert à toute proposition, sans prétention salariale. Je veux juste prendre du plaisir.
Vous postez sur les réseaux sociaux des vidéos de DJ. Quand allons-nous vous voir aux platines?
Je me suis lancé là-dedans avec Marc-anto Aillaud (actuellement à Sarrebourg et formé au SRVHB). Je garde ça comme un plaisir, ça n’empiète pas sur le handball. Cela me fait décompresser avec mes potes, pendant les jours de repos... Je n’avais pas trouvé une passion jusqu’à présent qui me faisait sortir du sport. Je préfère ne pas en faire quelque chose de sérieux pour éviter les amalgames. Je ne veux pas être assimilé à quelque chose qui a une image négative alors que je ne bois quasiment pas pendant la saison par exemple… C’est mon plaisir en dehors. C’est peut-être un des facteurs qui me fait être libéré, penser à autre chose… Le handball reste ma priorité pendant, je l’espère, pas mal de temps.
Var-Matin